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Nos Nouvelles

Choisir et agir, maintenant ...

… sans attendre que la cocotte-minute Terre explose.

Nous parlons de la nécessité de limiter le réchauffement de la planète à 1,5° C (par rapport au niveau de température durant la période préindustrielle 1850 – 1900) depuis trop longtemps. En effet, même si le rythme du réchauffement a diminué entre 2010 et 2019 comparativement au rythme entre 2000 et 2009, et ce grâce aux divers efforts consentis, il n’en reste pas moins que l’atmosphère n’a pas cessé de réchauffer.
Le récent rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) nous informe que durant la période 2010-2019, les émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre étaient à leur plus haut niveau.
Après avoir trainé aussi longtemps, les huit prochaines années sont notre dernière chance pour inverser la tendance. En effet, l’objectif de limiter le rechauffement à 1.5°C ne peut-être atteint que si les émissions mondiales de gaz à effet de serre diminuent de 60% d’ici 2030, avec un pic maximal avant 2025 – c’est-à-dire demain…..
C’est dès aujourd’hui donc qu’il  faut accélérer les choix, les décisions, et les actions, que l’on soit dirigeant dans l’administration publique, chef d’entreprise, ou simple citoyen.
Madagascar, comme tous les pays, peut se développer économiquement et socialement, tout en limitant ses émissions de gaz à effet de serre. De nombreuses solutions mentionnées dans le rapport GIEC sont faisables dans le pays. Certaines ont déjà été initiées et doivent être accélérées, d’autres sont à enclencher. Certaines solutions sont technologiques ou basées sur la nature, d’autres font appel à des changements de comportement.

Quelques extraits choisis :
  • Système énergétique à faible émission : production électrique efficace à partir de sources d’énergies renouvelables et expansion du recours à cette électricité à tous les usages possibles (y compris transport et cuisson) ; réduction du recours aux énergies fossiles au minimum. Cela est d’autant plus faisable que le coût de l’électricité solaire et des batteries de stockage, par exemple, ont diminué respectivement de 56% et 64% entre 2015 et 2020, rendant cette électricité plus compétitive que l’électricité obtenue à partir d’énergie fossile. Suivant le rapport du GIEC, en 2019, le secteur énergie était responsable de 34% des émissions de gaz à effet de serre.
  • Stratégie d’urbanisation à faible émission et résiliente au changement climatique : aménagements urbains favorisant les trajets courts entre domicile et lieu de travail, et favorisant les rues piétonnes et chemins pour vélos ; développement du transport public électrifié (cohérent avec un système énergétique à faible émission) ; développement d’infrastructures vertes et bleues (forêts urbaines, rues bordées d’arbres, surfaces perméables). Les infrastructures vertes et bleues en milieu urbain présentent de multiples avantages : réduction de l’effet « ilot de chaleur urbain » et du stress thermique, amélioration de la qualité de l’air, amélioration de la santé mentale et physique des citoyens urbains, adaptation aux impacts du changement climatique (inondations et autres).
  • Stratégie de réduction des émissions par la préservation des écosystèmes naturels : protection, amélioration de la gestion, et restauration de nos forêts sont parmi les mesures relativement à faible coût comparativement aux autres solutions de réduction des émissions, et pourtant elles ne sont pas suffisamment appuyées financièrement. Selon le rapport du GIEC, la déforestation est responsable de 45% des émissions dans le groupe Agriculture / Forêts / Utilisation des terres ; même si le taux de déforestation a globalement diminué et que les surfaces de couvertures forestière ont augmenté, ceci est variable par région, et la maintenance / entretien d’une faible déforestation est toujours un défi sur le long terme.
  • Changements de comportement et changement de normes sociales suivant le principe « Eviter – Changer – Améliorer » : recours à la marche à pied et au vélo plutôt qu’aux véhicules fonctionnant aux carburants fossiles (cohérent avec un système d’urbanisation à faible émission) ; recours au télétravail permettant de réduire notre consommation en carburants et nos dépenses de transport ; utilisation de technologies économes en énergie (appareils électriques à basse consommation, fatana mitsitsy) ; adopter l’économie circulaire en réutilisant et en recyclant, ce qui permet de réduire le gaspillage dans la production et la consommation de biens et d’énergie. Ces changements de comportement ne vont pas de soi au niveau de chacun, il faut favoriser le changement culturel et structurel avec une combinaison de sensibilisation et de signaux relatifs au coût. Selon le rapport du GIEC, le potentiel de réduction des émissions en mettant en œuvre des stratégies de changement au niveau de la demande est de 40 à 70% d’ici 2050.
Ces solutions ne vont pas se mettre en place rapidement toutes seules. Chacun de nous avons la capacité et le pouvoir de contribuer à un changement rapide, et certains plus que d’autres surtout lorsqu’il s’agit de mettre en place et appliquer toutes les mesures pour favoriser ces changements (incitations, moyens financiers et techniques, règlementations, etc.).
Le temps est compté, mais il n’est pas encore trop tard pour changer de mode de vie, de systèmes de consommation et de production permettant collectivement d’éviter une vie irréversiblement rythmée par des catastrophes naturelles toujours sans précédents.