540 000 lampes fluocompactes pour une économie annuelle de 6 millions de dollars
540 000 lampes fluocompactes baptisées Lumitsits seront diffusées à Antananarivo au bénéfice de quelques 150 000 ménages. Cette distribution fait suite à un premier test, au cours d’une opération pilote menée à Ambositra en 2011, portant la diffusion de 6 000 lampes fluocompactes auprès de 1 400 familles. Ce test a permis de constater une diminution moyenne de 7% de la facture mensuelle de ces ménages.Ces lampes à basse consommation (LBC) ont l’avantage de réduire sensiblement la consommation d’énergie aux heures de pointes et pourraient faciliter une amélioration du service électrique aux usagers. «En termes de production et de consommation sur le réseau de distribution d’Antananarivo, et en considérant la situation de référence actuelle, l’opération Lumitsits équivaut à une diminution de l’appel de puissance électrique de l’ordre de 20 MW, et une économie de plus de 6 millions de dollars par an sur la consommation en combustible de la Jirama », selon Samuel Ratsimisetra, Expert Technique pour le projet.
52 000 tonnes de CO2 en moins
La durée de vie d’une lampe Lumitsits est comprise entre sept à neuf ans pour une utilisation journalière de trois heures par jour. L’utilisation de ces 540 000 lampes à Antananarivo par les ménages permettra une réduction d’émissions de CO2 de l’ordre de 52 000 tonnes sur sept ans. En partenariat avec MyClimate, WWF valorisera ces réductions d’émissions sur le marché carbone volontaire en se conformant à la méthodologie GoldStandard. « Cela permet de mettre sur le marché des crédits carbone ayant une valeur sociale, économique et environnementale élevée » souligne Thierry Randriamanalina, Responsable du projet lampes à basse consommation au sein du WWF.
L’opération Lumitsits ne couvrira pas tous les besoins de la population en éclairage économe. Cependant, elle sensibilise les ménages sur les avantages des lampes à basse consommation de bonne qualité et sur l’intérêt de l’économie d’énergie électrique. « Les fonds générés par les réductions d’émission carbone seront utilisés pour l’instauration d’un marché de lampes économiques de bonne qualité à prix abordable sur le pays, et pour prévenir les risques d’impacts environnementaux liés aux lampes fluocompactes» commente Voahirana Randriambola, Coordinatrice du Programme Footprint de WWF.
Des normes de qualité
Ainsi, en coopération étroite avec le Ministère de l’Energie, le Ministère du Commerce et le Bureau des Normes, WWF œuvre pour la mise en place et en vigueur de dispositifs réglementaires favorisant l’accès de tous les ménages à des lampes à basse consommation de bonne qualité. « Les normes concernant les lampes n’existent pas encore à Madagascar, raison pour laquelle la réglementation du marché de lampes est importante. La JIRAMA a soumis les lampes Lumitsits à des tests par rapport aux normes internationales requises pour les lampes à basse consommation », explique Thierry Randriamanalina.
Les lampes fluocompactes contiennent une petite quantité de mercure. Un travail est mené pour aboutir à un dispositif permettant la collecte et le recyclage des lampes fluocompactes hors d’usage ou en fin de vie. « Nous faisons appel aux acteurs tant de la société civile que du secteur privé pour se joindre à ces efforts qui pourraient être le catalyseur de toute une filière de recyclage de déchets dangereux à Madagascar », interpelle Voahirana Randriambola.
Des partenariats fructueux
Ce projet a été entamé il y a quatre ans, en collaboration avec la JIRAMA, la Fondation Telma et le Ministère de l’Energie. Les 540 000 lampes fluocompactes ont été acquises par la JIRAMA grâce au financement de la Banque Mondiale dans le Cadre de Projet de Redressement et de Restructuration du Secteur de l'Electricité (P2RSE). La JIRAMA a en effet inséré cette opération dans son Plan d'Action dans le cadre de l'efficacité énergétique; les lampes sont estampillées du logo JIRAMA. Ainsi, au-delà de ces 540 000 lampes, La JIRAMA prévoit de poursuivre la distribution de lampes fluocompactes dans 25 autres centres.La distribution sur Antananarivo est possible grâce à l’appui du WWF Suisse et aux contributions de chaque partenaire.
Dans son engagement pour préserver l'environnement, la Fondation TELMA, depuis 2011, s'est associée à WWF et Jirama sur le projet de distribution de lampes à basse consommation. En effet, ce projet répond à la recherche de solutions concrètes et durables, tout en sensibilisant la population malgache, sur les enjeux environnementaux actuels. Une démarche qui correspond à la mission de la Fondation Telma, puisqu'elle intervient dans sept domaines dont la protection de l'environnement et la promotion du développement durable pour une amélioration du bien-être des malgaches. Dans ce partenariat, la Fondation TELMA apporte son savoir-faire et met à disposition ses infrastructures pour la bonne marche du projet.
Un comportement énergétique responsable et citoyen
WWF marque cette année ses cinquante ans de mission de conservation à Madagascar. Son engagement pour la préservation de la biodiversité et des écosystèmes naturels exige cependant des efforts pour instaurer une coexistence harmonieuse de l’homme avec cet environnement. Cela implique une utilisation durable, respectueuse de cet environnement, des ressources planétaires pour répondre aux besoins socioéconomiques des hommes. C’est dans ce contexte et fort des expériences et constats des cinquante dernières années que WWF promeut particulièrement l’accès à l’énergie durable pour tous. Dans le cadre de ce projet, « Il s’agit de promouvoir l’adoption d’un comportement de consommation énergétique responsable et citoyen. A travers cette initiative, WWF veut ainsi faciliter l’accès des ménages à des lampes basses consommation de bonne qualité, et prouver qu’il est possible, à Madagascar, de mener des actions significatives pour avancer vers un développement du secteur énergétique respectueux de l’environnement, à travers la mise en commun des forces et volontés d’acteurs institutionnels, du secteur privé et de la société civile » conclue Voahirana Randriambola.