Faisons de la nature une priorité mondiale et malgache!

Posted on 10 mai 2019
Sous l’égide des Nations Unies, la 7ème session plénière de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) s’est tenue à Paris du 29 avril au 4 mai dernier. A cette occasion, l’IPBES a lancé le premier rapport mondial sur l’état de la biodiversité, fruit de 3 ans de recherche et de travail (https://www.ipbes.net/sites/default/files/downloads/spm_unedited_advance_for_posting_htn.pdf). Basé sur l'examen systématique d'environ 15 000 sources scientifiques et gouvernementales, ce rapport s'appuie également sur les connaissances locales des peuples autochtones et des communautés locales. C’est une grande première à l’échelle mondiale. 

Les résultats du rapport sont plus qu’alarmants. Environ un million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction. Plus de 40% des espèces d'amphibiens, près de 33% des coraux formant des récifs et plus du tiers de tous les mammifères marins sont menacés. Les trois quarts de l'environnement terrestre et environ 66% de l'environnement marin ont été altérés.

La principale cause de cette destruction massive est l’activité humaine. En effet, depuis 1980, les émissions de gaz à effet de serre ont doublé, augmentant les températures moyennes mondiales d'au moins 0,7 degrés Celsius. Aussi, Plus du tiers de la surface terrestre mondiale et près de 75% des ressources en eau douce sont maintenant consacrés à la production végétale ou animale. La dégradation des sols a réduit la productivité de 23% de la surface des terres de notre planète. Autres exemples marquants sur nos océans, 33% des stocks de poissons marins étaient exploités à des niveaux insoutenables en 2015 ; 60% ont été pêchés au maximum de leur niveau de durabilité.

Enfin, la pollution plastique a été multipliée par dix depuis 1980. Il y a 300 à 400 millions de tonnes de métaux lourds, solvants, boues toxiques et autres déchets industriels déversés chaque année dans les eaux de la planète. Et aujourd’hui, il existe plus de 400 zones où il n’y a plus aucune vie dans nos océans, représentant plus de 245 000 km2. C’est presque la moitié de la superficie de Madagascar !

Il faut comprendre que nous érodons les fondements mêmes de nos économies, de nos moyens de subsistance, de la sécurité alimentaire, de la santé et de la qualité de la vie dans le monde.

Cependant, tout n’est pas encore perdu, car selon le rapport, la nature peut encore être restaurée et conservée si nous acceptons, maintenant, de changer drastiquement nos modes de production et de consommation. Pour aider les gouvernements du monde à orienter leurs politiques et renverser la courbe de la dégradation de la biodiversité, les auteurs du rapport ont classé, pour la première fois à l’échelle mondiale, un large éventail d’actions durables. Ils recommandent de faire évoluer la manière dont nous pratiquons l’agriculture, la foresterie, l’exploitation des océans, les systèmes d’eau douce. Il est aussi nécessaire de rendre plus durables nos villes et nos sources d’énergie.

Le rapport de l’IPBES est un cri d’alarme et un appel à l’action lancé à toutes les forces vives de la planète, pour faire de la conservation et de la restauration de la nature une priorité mondiale.