Les mangroves de Madagascar
Cette surface représente un peu plus de 1% de la couverture forestière totale de Madagascar avec une perte de 3 000 à 7 000 hectares par an depuis 1995 jusqu’à 2018 ; soit près de 1% par an. Pourtant, avec l’émergence des concepts économie verte et bleue de ces dernières années, puis suite au récent engagement de Madagascar en 2019 dans le cadre de l’atelier national sur la gouvernance et la gestion durable des mangroves, Madagascar ambitionne de valoriser, restaurer ses mangroves pour être un patrimoine national emblématique pour assurer les fonctions de services écosystémiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, pour devenir un moteur de l’économie locale, et pour la préservation durable des espèces faunistiques et de la biodiversité des milieux marins.Pour se faire, l’objectif central de cette stratégie est de restaurer les sites dégradés et conserver la couverture forestière de 390 000 hectares de mangroves au cours des dix prochaines années.
En avançant dans la restauration, il est important de connaitre la composition des espèces existant et leurs caractéristiques…
Madagascar abrite neuf espèces de palétuviers (mangroves). Dans le monde, il y en a plus d’une soixantaine. En voici 8 :
- Avicennia marina qu’on appelle Afiafy dans la région Menabe et connu sous le nom Mosotry dans la région Diana. Cette première espèce de palétuviers grandit sur l'embouchure des rivières, des lagons, des plages rocheuses et des zones à marée basse. Les espèces d'Avicennia sont généralement des espèces pionnières dans les forêts de mangroves nouvellement formées. On le reconnait grâce à son écorce jaunâtre d'une circonférence de 35 à 57 cm environ. La face supérieure des feuilles de l’Afiafy est couverte de points glanduleux, avec une seule nervure centrale apparente en relief sur la face inférieure. A maturité, ces fruits sont mangés par les animaux d’élevage et le bois de ce palétuvier est généralement utilisé en bois d’œuvre ou pour faire du feu et du charbon. Ses feuilles, une fois séchées servent de médicament contre les maux de ventre et la jaunisse.
- Sonneratia alba : ou Songery comme le dirait nos amis de la région Menabe. Sa période de floraison s’étale sur toute l’année et elle a la particularité d’avoir différents stades de maturité possible sur un même pied. Pour reconnaître le Songery, il faut observer ses racines qui sont pneumatophores, aériennes qui sortent à la verticale du sol nu. Cette espèce peut atteindre une haute entre 16 et 30 mètres. Pour la restaurer, il faudra planter ses graines.