Le poisson fumé assure des revenus durables aux femmes d’Ankevo-sur-Mer

Posté le 1 octobre 2024

Dans le village d’Ankevo-sur-Mer, au sud de Morondava les villageoises se sont spécialisées dans le fumage de poisson et vendent leurs produits au nom de leur « Vehivavy mitambatra mitsinjo ny ho avy » (femmes unies qui assurent l’avenir en français).

La vente des poissons fumés offre à ces 32 femmes la possibilité de soutenir leurs familles. Depuis le début de leur activité en 2022, elles en voient les avantages : « avant, nous cultivions des brèdes mais cela ne suffisait pas pour subvenir à nos besoins. Et dans les moments difficiles, nous n’avions aucun recours. C’est alors que nous avons décidé de nous unir pour former cette association et ainsi améliorer nos conditions de vie. Désormais, grâce à l’association, nous avons la possibilité d’emprunter de l’argent de la caisse commune pour nos besoins personnels. » a partagé Hafianomena Helinie, membre de l’association.
En effet, l’association dispose d’un fonds de caisse pour l’achat des poissons et des ingrédients nécessaires. Les femmes se chargent elles-mêmes de tout le cycle de production : elles écaillent, nettoient et assaisonnent les poissons fraichement achetés auprès des pêcheurs, les étalent ensuite dans la machine à fumage, avec des noix coco comme combustible. Le fumage dure environ une heure à une heure et demi. Une fois le fumage terminé, il suffit de couvrir le poisson avec un linge fin pour le conserver. La production totale mensuelle se situe entre 50 à 60 kg et varie selon les conditions météorologiques. En effet, lorsque le temps n’est pas favorable à la pêche, l’approvisionnement en poissons diminue, et par conséquent la quantité de poisson fumé produite diminue également.
A tour de rôle, les femmes de l’association se rendent à Morondava pour vendre leur poisson fumé. Toutes les dépenses liées au déplacement et aux repas sont prises en charges par l’association, et une famille à Morondava assure l’hébergement. Une partie des bénéfices réalisés sera reversée dans la caisse de l’association en guise d’épargne et le reste est réparti entre les membres. Celle qui a assuré la vente percevra une part de bénéfice légèrement plus élevée par rapport aux autres membres de l’association.
Grâce au projet « Pêche Côtière Durable » (PCD), financé par la banque allemande KfW, en coordination avec Madagascar National Parks et WWF, ces femmes ont été formées sur les étapes et techniques de fumage dès le début de cette activité en 2022. Elles ont également bénéficié d’une dotation de machines à fumage. Le défi majeur pour cette association sera maintenant de trouver des collecteurs fixes pour leur produit pour une meilleure rentabilité.