Pollution lumineuse de la ville de Chicago - Illinois - Etats-Unis 
© National Geograhic stock/Jim Richardson/WWF

Empreinte écologique

Cela fait plus de 40 ans que la demande de ressources naturelles de l’humanité dépasse la capacité de notre planète à les reconstituer. Aujourd’hui, nous avons ainsi besoin de la capacité régénératrice de 1,5 Terre pour disposer des services écologiques dont nous profitons chaque année. Ce « dépassement » est possible car nous coupons les arbres à un rythme supérieur à celui de leur croissance, nous prélevons plus de poissons dans nos océans qu’il n’en naît, et nous rejetons davantage de carbone dans l’atmosphère que les forêts et les océans n’en absorbent.
Conséquence, les stocks de ressources s’appauvrissent, et les déchets s’accumulent plus vite qu’ils ne sont absorbés ou recyclés, comme en témoigne l’élévation de la concentration de carbone dans l’atmosphère.

L’Empreinte écologique fait la somme de tous les services écologiques concurrents consommés par les individus. Elle correspond à la surface biologiquement productive (ou biocapacité) occupée par les terres agricoles, les pâturages, les espaces bâtis, les zones de pêche et les forêts productives, sans oublier les surfaces forestières nécessaires pour absorber les émissions de dioxyde de carbone ne pouvant l’être par les océans. Biocapacité et Empreinte écologique sont exprimées dans une unité commune appelée hectare global (hag).

Le carbone issu de la consommation des combustibles fossiles forme la composante dominante de l’Empreinte écologique de l’humanité depuis plus d’un demi-siècle, et cette tendance ne fait que se confirmer : en 1961, le carbone représentait 36 % de notre Empreinte totale, contre 53 % en 2010.

Certes, les progrès technologiques, les intrants agricoles et l’irrigation ont contribué à accroître les rendements moyens par hectare de surface productive, notamment ceux des cultures, portant ainsi la biocapacité totale de la planète de 9,9 à 12 milliards d’hectares globaux entre 1961 et 2010.

Mais la population humaine mondiale étant passée de 3,1 à près de 7 milliards d’habitants durant la même période, la biocapacité disponible par tête a été ramenée de 3,2 à 1,7 hag, pendant que l’Empreinte écologique progressait légèrement (de 2,5 à 2,7 hag par tête). Résultat, la biocapacité totale a beau avoir augmenté à l’échelle mondiale, elle s’est toutefois contractée au niveau individuel.

La population mondiale devant atteindre 9,6 milliards d’habitants en 2050 et 11 milliards en 2100, la biocapacité disponible pour chacun de nous va continuer à régresser, alors même qu’il sera de plus en plus difficile d’accroître la biocapacité totale dans un monde marqué par la dégradation des sols, la pénurie d’eau douce, et la montée du coût de l’énergie.
 
© WWF/ESA
© WWF/ESA
 
© WWF France
© WWF France