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Gestion financière communautaire : Le modèle inspirant des communautés d’Antsatrana, dans les mangroves de la Baie d’Ambaro

Le Groupe d’Épargne Communautaire (GEC) ou « Village Saving and Loans Associations (VSLA) » représente une forme innovante et solidaire de gestion collective des ressources financières, permettant à ses membres de s’entraider tout en favorisant la croissance économique au sein de la communauté.

Le village d’Antsatrana, dans la région Diana, se démarque par son modèle de gestion financière particulièrement développé. Avec plusieurs Groupes d’Épargne Communautaire, chacun comptant des membres, le GEC d’Antsatrana, établi depuis 2017, possède différentes caisses. Ces dernières contribuent respectivement à (1) soutenir financièrement les familles dans les moments difficiles - maladies, décès, naissances - (2) épargner de façon disciplinée et régulière. Les GEC apportent aussi (3) un soutien financier aux actions de conservation (caisse « Tsinjo lavitra » - Vision à long terme en français) et (4) soutiennent les familles en cas de décès d’un des membres (caisse « Vonjy sarotra » - Assistance en situation difficile en français). C’est un ensemble de mécanismes déjà solidement ancré et adopté par les communautés, qui favorise leur autonomie économique et financière, facilite leur accès au crédit et à l’épargne, et renforce leurs liens sociaux.

La grande majorité des quelques 2 015 habitants d’Antsatrana sont membres du GEC, avec un nombre important de femmes et d’hommes. Ces membres ont d’ailleurs su instaurer rigueur et discipline dans leur mode de fonctionnement, notamment la présence obligatoire aux réunions hebdomadaires sous peine de sanction. Les femmes, comme dans la plupart des communautés, sont plus impliquées car elles sont plus disponibles et surtout, plus aptes à gérer les finances. Depuis sa création en 2017, le GEC a beaucoup bénéficié aux communautés d’Antsatrana, comme l’a partagé Farahy, le président du Fokontany : « Le GEC peut aider en fonction de ses possibilités en cas de décès, un des plus lourds fardeaux pour les malgaches. En fonction des cotisations amassées tout au long de l’année, certains membres ont pu percevoir des sommes pour offrir de belles fêtes de fin d’année à leurs familles. Grâce au GEC, les pêcheurs peuvent aussi disposer d’un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins durant la période de fermeture, et la 3e caisse finance les indemnités de mission des patrouilleurs communautaires dans les mangroves. Au-delà des avantages économiques et financiers, le GEC contribue significativement à une meilleure cohésion au sein de la communauté. »

Par ailleurs, la construction de leur bureau a entièrement été financée par l’argent cotisé au niveau des groupes. Le GEC d’Antsatrana est fier de s’illustrer comme un véritable levier de développement local, alliant solidarité, autonomie financière et engagement pour la nature. « Ce n’est pas qu’une question d’argent mais également d’éducation sur la vie au sein de la communauté » a tenu à rappeler Aldine, Paysan Relais et parmi les membres les plus dévoués. Le GEC démontre qu’une gestion collective et inclusive des ressources financières peut transformer durablement une communauté, et mérite d’être valorisée et potentiellement répliquée au sein d’autres communautés et dans d’autres régions, pour une résilience communautaire plus renforcée.