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Pêcheurs et poissons aiment tous l’algoculture

L’algoculture, en plus d'être une alternative pour réduire la surpêche, présente des avantages environnementaux remarquables.

Il y a six mois, Christophe est devenu un agriculteur d'algues. Il a suivi une formation avec 21 autres familles, dans le cadre de l'initiative du WWF visant à vulgariser l’algoculture comme source de revenus durable pour les communautés littorales du paysage de Mahafaly, dans le sud-ouest de Madagascar.
 
Des gens de son village, Ankilimionga, se moquaient de lui, car là,  sur la côte sud de Madagascar, la plupart des gens sont des pêcheurs. Pendant des siècles, ils ont attrapé assez de poissons pour leurs familles avec parfois un excédent à vendre si les conditions étaient favorables. Au cours des dernières décennies, la surpêche a réduit considérablement la quantité de poissons dans la région, ce qui engendre plus de pressions sur un mode de vie déjà fragile.
 
Sa technique d’algoculteur est assez simple : Christophe attache les algues sur une ligne, pèse sur les deux extrémités, submerge la ligne et attend que les algues grandissent. Les algues sont en croissance rapide et peuvent être récoltées après 40 jours. Maintenant, Christophe maintient 120 lignes d'algues, qu'il récolte deux ou trois fois par mois. Les algues récoltées sont vendues à COPEFRITO, une société basée à Toliara, la ville la plus proche qui exporte les algues à l’étranger. L'algue est un produit en demande croissante, elle possède une concentration plus élevée de carraghénane, un agent épaississant important dans les produits que nous utilisons tous les jours. Il est utilisé par exemple pour le dentifrice ou comme agent de gelée pour la nourriture.
 
L’algoculture, en plus d'être une alternative pour réduire la surpêche, présente des avantages environnementaux remarquables. La présence des algues contribue non seulement à la désacidification des eaux de mer en éliminant le carbone, mais aussi à créer un environnement sain dans lequel les crustacés se développent.

Après avoir vu le succès de Christophe d'autres villageois qui étaient septiques au début se sont également inscrits au programme d’algoculture du WWF. Le nombre de ménages cultivant des algues a ainsi augmenté de 22 à 35 au cours des six derniers mois.
 
Maintenant qu'ils ne s’inquiètent plus pour leur  nourriture, Christophe, sa femme et son jeune fils ont tout l’avenir devant eux et ont l'intention de construire une nouvelle maison avec l'argent que Christophe fait en vendant des algues. Christophe a même commencé à employer d’autres personnes pour l'aider à s’occuper des algues, et il prévoit d'élargir et de doubler les lignes qu'il a. Dans toute la région, le WWF continue de donner des opportunités aux activités d'élevage d'algues à de nombreuses autres familles comme Christophe, avec l'espoir que les communautés locales deviennent les bâtisseurs d'un avenir plus convenable et plus avantageux pour leurs enfants.