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Les mangroves saines d’Ankelilaly produisent 1 tonne de crabes par semaine !

Désigné site Ramsar en 2017, ce site est géré par le biais de transfert de gestion des ressources naturelles avec 12 groupements de communautés de base.

Les superficies de mangroves de Madagascar (277 567 Ha) séquestrent potentiellement 41% à 74% des émissions annuelles totales des combustibles fossiles de Madagascar et assurent la subsistance de plus de 2 millions de personnes dans les zones côtières. Les mangroves de Tsiribihina ont une superficie de 47 000 Ha. Elles sont gérées par le biais de transfert de gestion des ressources naturelles avec 12 groupements de communautés de base.
 
Dans cette optique, les communautés sont amenées à participer à la gestion durable des écosystèmes. Les communautés du village d’Ankelilaly, Région Melaky, font partie de celles qui ont pu bénéficier de ce contrat depuis le 5 décembre 2020, leur conférant la pleine responsabilité d’assurer la gestion durable des mangroves au niveau de leur terroir. Ces communautés gèrent une superficie de 11 868 Ha dont 3937 Ha d’étendues de mangroves. Entre 2019 et 2023, 791 000 propagules ont pu y être plantées sur une superficie de 127 Ha.

Selon Alex Philibert, Président du COBA Soatiry Ankelilaly, la gestion efficace des mangroves a positivement impacté sur le climat : « Grâce à la qualité de nos forêts, nous avons eu trois fois plus de pluies au cours des trois dernières années que les populations dans les plaines » mais aussi sur la biodiversité « …nous avons eu droit à une grande quantité de crabes et de poissons notamment le Bika que l’on ne trouve que dans les chenaux à l’intérieur des mangroves ». Par conséquent, ces communautés ont vu leurs moyens de subsistance s’améliorer nettement grâce à une pêche particulièrement fructueuse : jusqu’à 1 tonne de « Pepy » (poisson de la famille des Engraulidae ou anchois) pêchés en mars 2023 alors que celui-ci était quasiment inexistant en 2018, ainsi que de « Antafa » (poisson de la famille des Mugilidae ou mulet), que les villageois ont de nouveau pu pêcher cette année. La pêche aux crabes a atteint 1 tonne par semaine partant d’Ankelilaly depuis 2022, comparée à seulement 300 à 500 kg par semaine avant 2019. Les conditions de vie des communautés d’Ankelilaly sont ainsi devenues bien meilleures et leur vulnérabilité, réduite face aux chocs climatiques.

Les solutions basées sur la nature sont à portée de main, durables, efficaces et économiquement viables. Les écosystèmes représentent des solutions de gestion des catastrophes naturelles tout en offrant des habitats naturels pour la faune et la flore. Leur rôle dans l’adaptation au changement climatique a été clairement reconnu durant la COP21 et dans le cadre du nouvel accord de Paris adopté le 12 décembre 2015, qui souligne l’importance d’assurer l’intégrité des écosystèmes dans toutes les actions.
 
Le WWF s’est engagé à protéger, restaurer et conserver ces mangroves dans l’objectif d’aider les communautés à se protéger et renforcer leur résilience face aux impacts du changement climatique tels que les inondations, les cyclones, la sécheresse, l’érosion côtière, tout en appuyant les populations côtières dont les moyens de subsistance dépendent des écosystèmes de mangroves.