What would you like to search for?

Nos Nouvelles

Comment le WWF protège les lémuriens à Madagascar

Le lémurien à queue annelée et le sifaka de Verreaux, également connu sous le nom de "lémurien danseur", sont deux des 107 espèces de lémuriens qui vivent à Madagascar.

Madagascar est un hotspot mondial de biodiversité et abrite des espèces animales uniques que l'on ne trouve que sur l'île. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des mammifères, 91 % des reptiles et 80 % des plantes n'existent nulle part ailleurs dans le monde. Le lémurien à queue annelée et le sifaka de Verreaux, également connu sous le nom de "lémurien danseur", sont deux des 107 espèces de lémuriens qui vivent à Madagascar. Cependant, 96 % des espèces de lémuriens, soit 103 espèces sur 107, sont menacées d'extinction en raison de la perte d'habitat due au défrichement systématique des forêts pour la production de charbon de bois, de bois de chauffage et pour l'agriculture de subsistance, ainsi qu'au prélèvement dans la nature pour le commerce illégal d'animaux de compagnie. Dans le sud-ouest de Madagascar, le WWF travaille avec les communautés pour protéger les lémuriens dans la zone protégée Amoron'i Onilahy, gérée par la communauté, en maintenant l'habitat intact pour les lémuriens et les personnes qui dépendent de la forêt pour leur survie.

Protéger les forêts épineuses et la faune qui y vit


Amoron'i Onilahy est un système de refuge clé pour les lémuriens et sert de corridor important pour la faune entre les forêts épineuses du sud et du nord. Ces forêts uniques n'existent nulle part ailleurs dans le monde et constituent un habitat important pour les lémuriens à queue annelée et les propithèques de Verreaux. De nombreuses plantes de cet environnement aride possèdent d'impressionnantes qualités de conservation de l'eau grâce à leurs épines, d'où le nom de "forêt épineuse". Ces épines se sont développées en tant qu'adaptation aux sécheresses de la région et aident les plantes à réduire la perte d'eau et à éviter d'être mangées.

Le WWF travaille en étroite collaboration avec les communautés pour protéger ces espèces et l'habitat d'Amoron'i Onilahy, l'un des derniers bastions des lémuriens à queue annelée et des propithèques de Verreaux. Les patrouilleurs de la communauté locale, connus sous le nom de polisin'ala, aident à surveiller et à protéger les lémuriens et leurs forêts dans six sites de la zone protégée. Les polisin'ala travaillent également avec les communautés locales et les écologistes, ainsi qu'avec des étudiants de plusieurs universités pour surveiller les tendances des populations de lémuriens, leur comportement et la qualité de leur habitat, et pour renforcer les capacités scientifiques en matière de protection de la faune et de la flore. Grâce à ces mesures de surveillance, le taux de déforestation a diminué de 60 % en 2020 par rapport à 2019 dans l'Amoron'i Onilahy et la densité des lémuriens a augmenté entre 2019 et 2022. L'augmentation de la population de lémuriens est due au fait que les lémuriens adultes se déplacent vers Amoron'i Onilahy parce qu'il offre un espace protégé et suffisamment de ressources pour accueillir d'autres lémuriens.

Dans l'ensemble, le WWF a formé près de 200 patrouilleurs à l'établissement de rapports de patrouille, à la sensibilisation et aux stratégies de communication, et 30 patrouilleurs seront formés en 2023. Aujourd'hui, la technologie des smartphones fait progresser considérablement nos efforts de conservation et permet aux polisin'ala d'utiliser leur téléphone pour documenter et suivre les populations de lémuriens. Un système de suivi communautaire standardisé utilisant l'outil de suivi spatial et de rapport (SMART) a renforcé la capacité d'un meilleur suivi à long terme des populations de lémuriens.

Soutenir les communautés


Éducation des communautés


Les communautés locales jouent un rôle essentiel dans la conservation. Le WWF travaille main dans la main avec les communautés autour d'Amoron'i Onilahy pour favoriser la coexistence avec les lémuriens. Le WWF a établi des liens avec 38 écoles primaires et secondaires - huit en 2023 - dans le cadre de programmes de sensibilisation et d'éducation visant à aider les élèves à mieux connaître ces lémuriens. Nous avons fourni des manuels éducatifs sur la conservation des lémuriens et organisé des projections de films locaux. Le WWF a également mené une campagne de sensibilisation lors de la Journée mondiale du lémurien 2022, tant au niveau local que national, sur les lois et réglementations qui interdisent la possession, la capture ou la vente de lémuriens pour le commerce d'animaux de compagnie ou pour des animaux de compagnie personnels. La sensibilisation à l'importance des lémuriens pour la biodiversité est un grand pas vers la coexistence et la protection des espèces.

Moyens de subsistance des communautés

La confluence du COVID-19 et son impact sur l'industrie touristique dynamique de Madagascar et une sécheresse dévastatrice ont mis en péril les moyens de subsistance dans tout le pays. Le WWF et ses partenaires travaillent directement avec les communautés locales sur des initiatives de subsistance durables qui ne dépendent pas du tourisme. L'une de ces initiatives porte sur l'amélioration des méthodes de production du "siratany", un sel culinaire extrait du sol dans le sud-ouest de Madagascar. Le WWF fournit de nouveaux fourneaux et de nouvelles casseroles qui réduisent la quantité de bois nécessaire à la production de ce sel précieux, ce qui contribue à réduire la déforestation. Le WWF travaille également avec un partenaire privé local, l'Arboretum d'Antsokay, pour aider à construire l'infrastructure liée au traitement, à l'emballage et à la publicité du siratany. L'Arboretum est directement lié aux producteurs locaux, ce qui leur permet de réaliser de meilleurs bénéfices. Il assure également l'accès au marché d'une ville plus importante, ainsi que la collecte, le transport, l'emballage, la publicité et la vente du produit. Plus récemment, le WWF a travaillé avec des artisans locaux pour créer de nouveaux pots permettant d'extraire le sel. Ces pots améliorés peuvent extraire suffisamment de sel pour subvenir aux besoins de 15 membres de la communauté, ce qui permet à un plus grand nombre de personnes de participer tout en soutenant les artisans locaux.


A ringtail lemur holds onto a tree trunk in a forest© WWF / Martina Lippuner