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Journée nationale des lémuriens 2022 : évitons leur extinction !

En 2022, nous célébrons la journée nationale des lémuriens sous le thème : « les lémuriens, patrimoines uniques ! Protégeons leurs habitats ».

Nous devons nous en rappeler, 98 % des espèces de lémuriens de Madagascar sont menacées.  Aujourd’hui, 13 espèces de lémuriens ont été poussées vers des catégories de menace plus élevées en raison de l'intensification des pressions humaines ; 33 espèces de lémuriens sont en danger critique d'extinction et 103 des 107 espèces sont menacées d'extinction. Enfin, selon le rapport “Primates in peril 2022 – 2023”, 4 espèces de lémuriens figurent parmi les 25 espèces de mammifères les plus menacés au monde dont Microcebus berthae, Lepilemur septentrionalis, Eulemur flavifrons et Propithecus coquereli.
 
Le microcèbe de madame Berthe ou Microcebus berthae, le plus petit primate au monde, est menacé de disparition et pourrait être le premier primate qui va s’éteindre en ce 21è siècle selon le président du Groupe d’études et de recherche sur les primates (Gerp), Jonah Ratsimbazafy.  En effet, l'aire protégée de Menabe Antimena où il vit est ravagée par la déforestation. La région subit une migration massive depuis plusieurs années et les forêts y sont brulées et défrichées pour la culture intensive et illégale de maïs et d’arachide. Cela risque d'entrainer la disparition totale des espèces endémiques dans Menabe y compris le Microcèbe de madame Berthe. 
 
Jonah Ratsimbazafy suggère que « pour les espèces dont on pense déjà qu'elles sont en voie de disparition, l'élevage en captivité doit servir de filet de sécurité s'il existe un risque que la population sauvage disparaisse dans la nature. C'est le cas du Microcèbe de madame Berthe. Cela nécessite la préparation de personnes professionnelles et spécialistes et une collaboration entre les professionnels dans les plus grands zoos du monde et les chercheurs spécialisés. Il devrait donc y avoir un fonds spécial pour cela, qui est un fonds d'urgence. »
Pour Jonah Ratsimbazafy, la première chose à faire contre l’extinction des lémuriens est de stopper les feux de forêts, une hémorragie qu'il faut urgemment arrêter. Quoi que l'on puisse mettre en œuvre, les lémuriens ne seront pas sauvés si leur habitat est détruit. 
Ensuite, comme les forêts sont détruites, les lémuriens sont de plus en plus isolés et ne se mélangent pas aux autres espèces. Il y a donc un risque de consanguinité, qui accélère leur vulnérabilité. Il est ainsi primordial de faire des recherches sur les possibilités de translocation (introduction de nouveaux individus dans les habitats naturels) à ces populations isolées, afin d’accroitre la diversité génétique.
Enfin, à part l’éducation environnementale qui doit être introduite dans le programme scolaire, la sensibilisation à tous les niveaux et à tout âge est nécessaire. 
  • Pour lutter contre la corruption et le trafic des espèces, voici quelques recommandations :  Responsabilisation et renforcement de capacités des  communautés locales dans la dénonciation des infractions environnementales
  • Peines exemplaires édictées par les tribunaux pour dissuader les trafiquants*
  • Mise à jour des législations sur les espèces sauvages car certaines peines prévues ne punissent pas les infractions proportionnellement à la gravité de l’acte répréhensible.