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Restaurer les mangroves : pourquoi et de quoi s’agit-il ?

Les zones humides du monde disparaissent à un rythme alarmant alors qu’elles couvrent plus de 12.1 millions de km², une surface plus vaste que celle du Groenland selon les estimations.

Les mangroves s’inscrivent dans la catégorie des zones humides. Madagascar possède 2% des mangroves mondiales et 37% des mangroves de l'Océan Indien Occidental (OIO). Les mangroves malgaches constituent la deuxième plus grande étendue de mangroves de cette sous-région (2775 km2). Et pourtant, en 20 ans (1996 – 2016), la Grande île a vu disparaitre 2.3% de sa superficie de mangroves. Le district de Mahajanga a la plus grande superficie dégradée. Il y a toutefois eu un gain de 1446 ha (14.46 km2) entre 2016 et 2020.
 

Les mangroves représentent une solution naturelle pour les populations et la biodiversité. Elles entretiennent une grande variété d’espèces animales notamment les crabes. Des mangroves en bonne santé peuvent en produire jusqu’à 2.5 tonnes au kilomètre carré. Ce sont de puissants puits de carbone qui peuvent en stocker 2 à 3 fois plus que les forêts terrestres, permettant d’atténuer l’émission de gaz à effet de serre.  Elles forment également une barrière contre l’érosion et la montée des eaux et servent de protection aux communautés côtières.

 
Saviez-vous qu’un palétuvier (l’arbre des mangroves) peut atteindre 9 à 10 mètres en 10 ans ? Une croissance relativement rapide comparé aux autres espèces comme le palissandre qui prennent plusieurs centaines d’années pour devenir de grands arbres forestiers. Cependant, il est important de souligner qu’une fois coupés, les palétuviers ne repoussent plus. D’où l’urgence de préserver et de restaurer les mangroves compte tenu des services vitaux qu’elles procurent.

 
La restauration écologique des mangroves inclut la plantation mais ne se limite pas à cela. La restauration écologique des mangroves adopte trois principes fondamentaux : socialement acceptable, écologiquement fonctionnelle et financièrement faisable. Elle se focalise principalement sur la restauration des conditions de la zone à restaurer en tant que zone humide (réhabilitation topographique et hydrologique), et également se focalise sur la maitrise des menaces. La plantation est recommandée seulement quand les conditions ne permettent pas de déclencher la régénération naturelle, par exemple : il n’y a pas assez de propagules (plantules qui se développent à partir de graines de palétuvier tout en restant attachées à la plante-mère) pour coloniser naturellement la zone à restaurer, ou les conditions ne sont pas réunies pour permettre la dispersion de ces propagules.

 
La plantation est pratiquée durant la période où les propagules sont matures. L’installation de pépinières (terrains aménagés pour produire des jeunes plants pour être replantés) pour produire de jeunes plants de palétuviers constitue également une option quand la saison de floraison et de production de graines et de propagules ne sont pas les mêmes que la saison de plantation.
 

Ci-après quelques étapes applicables à toute restauration de mangroves : 
  • Connaitre les parties prenantes : qui seront impliquées dans ce projet de restauration. Ceci permet l’appropriation du projet et le partage de responsabilité tout au long du processus de restauration
  • Pré-identifier les sites à restaurer à travers une cartographie participative et définir ensemble l’objectif de cette restauration
  • Évaluation pré-restauration du site (diagnostic) : pour savoir les causes de dégradation du site, pour vérifier si les conditions environnementales du site par rapport aux besoins des mangroves pour se restaurer, analyser les aspects sociales et fonciers pouvant favoriser ou non la restauration
  • Action de restauration : plantation, pépinière, aménagement des conditions topographiques et hydrologiques, mesures d’accompagnement (exemple : marquage de limite, panneaux d’information, dina …)
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