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Les Organisations de la Société Civile prêtes à s’engager dans la mise en œuvre du Cadre Mondial pour la Biodiversité adopté à Montréal

S’il y a bien une chose pour laquelle Madagascar est réputée au niveau mondial, c’est sa biodiversité exceptionnelle.

Notre biodiversité demeure une de nos plus grandes richesses. Des études menées par la FAPBM (Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar) portant sur l’évaluation monétaire de la biodiversité, ont estimé la contribution des aires protégées terrestres à l’économie nationale à 500 millions de dollars par an. Ceci confirme l’importance de la biodiversité pour notre avenir et celui des générations futures, et justifie d’autant plus l’urgence de la préserver et de la restaurer avant que cela ne soit plus possible.
 
Le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal a été adopté en 2022, pour stopper et inverser la perte de la nature dans le monde, et s’inscrit dans cette urgence qui n’est pas propre à Madagascar. A la différence des cadres précédents, ce cadre mondial engage explicitement tous les secteurs d’activité qui impactent positivement ou négativement les écosystèmes et la biodiversité.  C’est une condition essentielle pour parvenir à sauver notre planète.
 
L’urgence se reflète à travers les objectifs fixés à 2030, à l’instar de ceux de l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique et des Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés par les Nations Unies. Ce n’est pas un choix fortuit. En effet, selon les scientifiques, l’année 2030 marque le point de basculement, en d’autres termes, le point de non-retour. Cela signifie que si des actions efficaces face aux diverses menaces et pressions ne sont pas entreprises d’ici 2030, les conséquences sur la biodiversité seront irréversibles. « Si l’on souhaite un avenir pour les humains et tous les autres êtres vivants, nous devons œuvrer pour l’atteinte de ces objectifs à 2030 » a déclarée Nanie Ratsifandrihamanana, Directrice de WWF Madagascar. « Prenons par exemple le cas des récifs coralliens : si nous n’agissons pas à temps, ils continueront à subir les effets du changement climatique, ils vont se détériorer de plus en plus vite ainsi que toute la biodiversité qu’ils abritent. L’économie nationale qui repose sur la pêche en subira les conséquences, et plus particulièrement la subsistance des communautés côtières sera grandement affectée » a-t-elle ajouté.
 
Madagascar devra mettre à jour sa Stratégie et Plan d’Actions Nationaux pour la Biodiversité (SPANB) et qui traduira la manière dont le pays va mettre en œuvre le cadre mondial.  Cela signifie avoir conscience de l’urgence et sortir du « Business as Usual », notamment en engageant toutes les parties prenantes à travers une approche multisectorielle et multi acteur. « Bien que beaucoup n’aient pas encore connaissance de la stratégie et du plan national pour la biodiversité, tous les malgaches devraient pourtant s’en approprier car je réitère que la biodiversité est notre plus grande richesse et c’est l’affaire de tous » a conclu Nanie Ratsifandrihamanana.
 
C’est dans ce cadre que les organisations de la société civile ont entamé des échanges avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable cette semaine. Ensemble, ils s’accordent pour avoir (1) une bonne compréhension du cadre mondial pour la biodiversité, (2) de ce que cela signifie pour Madagascar en termes de mesures et d’approches à adopter, et (3) du rôle des organisations de la société civile et de la collaboration étroite nécessaire à établir.
 
Rantonirina Rakotoaridera, Point focal national pour la Convention sur la Diversité Biologique auprès du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), souligne l’importance et l’objectif de ces échanges, « Nous allons renforcer la compréhension et les capacités de chacun des partenaires ici présents en vue de la mise en œuvre au niveau national de ce cadre mondial pour la biodiversité. Le Ministère reste le leader et le coordonnateur mais les principaux contributeurs sont les acteurs de la biodiversité, dont les organisations de la société civile ».
 
Nous ne sommes plus qu’à six années de 2030. Il est crucial d’agir efficacement et ensemble, et ce n’est pas juste l’affaire des environnementalistes ou du MEDD, c'est l'affaire de tous !