What would you like to search for?

Nos Nouvelles

La magistrature de Madagascar renforce et améliore ses capacités pour la lutte contre la corruption et le trafic des espèces sauvages

L’unicité de la biodiversité méga-diversifiée de Madagascar en fait l’objet de nombreuses convoitises sur le marché international.

 Plus une espèce se raréfie, plus elle est trafiquée. Au cours des dernières décennies, le pays a fait face à une recrudescence du commerce illégal d’espèces sauvages, pour ne citer que les tortues et lémuriens endémiques de Madagascar saisies récemment en Thaïlande. Ces actes criminels contre la biodiversité sont souvent exacerbés par la corruption qui facilite les différents circuits depuis de le pays de provenance jusqu’aux destinataires finaux. Des enquêtes récentes ont révélé l’existence de réseaux de criminalité liés aux espèces sauvages qui s’étendent de Madagascar à l’Asie, l’Europe et les Etats-Unis.
 
Les menaces sur notre exceptionnelle biodiversité persistent et dépassent de plus en plus les frontières. Les acteurs de la conservation, en appui aux entités et organes en charge d’appliquer les lois et les mesures de répression, maintiennent leurs efforts vers une vision commune : protéger les ressources naturelles et lutter contre la corruption et le trafic illégal. Une collaboration qui appelle à différentes expertises pour adresser différents défis afin de converger vers un résultat qui bénéficiera à la biodiversité et au peuple malgache.
 
Sous le leadership de la Direction de la Formation Continue, de l’E-learning et du Partenariat de l’École Nationale de la Magistrature et des Greffes (ENMG), les magistrats en exercice suivent actuellement un programme de renforcement de capacités relatif à : 1) la lutte contre la corruption et le trafic des espèces sauvages – 2) la lutte contre la criminalité transnationale organisée et techniques d’investigation et 3) l’enquête financière. Ces séries de formation se tiendront entre le 15 mai 2024 à mi-juillet 2024. Celles-ci dans l’objectif de renforcer leurs capacités théoriques et opérationnelles en matière de trafic d’espèces sauvages et de corruption liés à ce trafic, et d’améliorer leur compréhension des lois et règlementations nationales et internationales pertinentes, la sensibilisation, la détection et le traitement des cas de corruption associés. Deux autres modules seront également prévus prochainement.
 
Voahirana Randriambola de WWF Madagascar a tenu à réitérer la nécessité de cette formation : « Le déclin de la biodiversité est l’affaire de tous, chacun a sa part de responsabilité, chacun a son rôle clé à jouer pour le stopper. Et dans le cas des infractions sur la biodiversité, la magistrature a le mot de la fin. Vous êtes un élément clé dans la préservation du capital naturel de Madagascar, et ce rôle particulier et difficile que vous avez, personne d’autre ne peut le faire à votre place. Ce que nous pouvons faire dans le cadre du projet de « Lutte contre la corruption et le trafic d’espèces » pour vous aider à assurer cette responsabilité, c’est de vous équiper en connaissances appropriées, tant théoriques que pratiques ».
 
Et au Ministère de la Justice d’ajouter : « La valeur de nos richesses naturelles commercialisées illégalement à l’étranger a probablement déjà atteint des milliards, au grand dam du pays. Face à ce trafic et cette dégradation de la biodiversité, cette formation et ce renforcement de capacités des magistrats est plus que pertinente car n’oublions pas que les trafiquants en feront de même pour contourner la justice. J’espère que cette formation nous sera utile pour améliorer la biodiversité de Madagascar ».