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Partage de données sur les ressources halieutiques pour une pêche plus durable dans le littoral Mahafaly

​La pêche fait partie intégrante du quotidien des communautés du littoral, elle leur assure une source de revenus continue. Il est essentiel pour les communautés de connaître les impacts des activités de pêche sur les ressources halieutiques dont dépendent leurs moyens de subsistance.

Les communautés du littoral font le suivi de leur capture de pêche quotidiennement avec l’appui du WWF. Une analyse de ces données de capture est faite périodiquement pour voir les tendances de capture et des efforts de pêche. Ces analyses offrent une visibilité aux pêcheurs sur la quantité des ressources collectées, mais aussi sur l’état de ces ressources. En octobre 2023, une restitution des résultats des analyses a été faite dans 5 villages du littoral Mahafaly, suivie par une autre restitution au mois de mai dernier. Cette dernière restitution communautaire a rassemblé 170 pêcheurs issus des villages d’Antsakoa, Andoharano, Andrahava, Andrenosy et Befolotse, durant laquelle les résultats du suivi des ressources halieutiques de 2015 à 2023 ont été partagés. Les femmes et les jeunes ont un rôle crucial à jouer dans la préservation des écosystèmes marins, et leur participation est indispensable dans les discussions sur la gestion des pêcheries. 
 
Les données restituées concernaient la pêche aux poulpes, calmars, poissons dont le thon. Les analyses ont ainsi révélé qu’au fil des années, les captures de poulpes et diverses espèces de poissons dont les poissons récifaux augmentent. De même, on note une augmentation des efforts de pêche engendrés par la migration d’agriculteurs vers le littoral. Ces derniers, voyant leurs récoltes anéanties à cause de la sécheresse, s’adonnent à la pêche pour subvenir à leurs besoins. Également, une intensification des vents, qui ne permet pas les sorties en mer pour la pêche, conduit de plus en plus à la réduction du temps de pêche. Toutefois, les analyses ont aussi montré une diminution des pratiques de pêche non durables, une bonne indication des efforts des pêcheurs à bien gérer leurs ressources.      
    
Grâce à ces sessions de partage d'informations, les pêcheurs sont mieux informés sur les tendances de capture et peuvent ainsi ajuster leurs stratégies pour assurer la bonne gestion des ressources halieutiques. Ce partage d’informations concourt à un renforcement de connaissances des communautés. Ceci, dans une optique de transparence et pour catalyser une gestion plus durable des ressources halieutiques et des écosystèmes. Une gestion à laquelle ces connaissances sont assujetties, de même que la biodiversité qu’abritent ces écosystèmes. Pour Jérémie Ndriamanja du WWF Madagascar : « La transparence des informations sur la pêche encourage la responsabilisation des acteurs locaux, favorisant ainsi une meilleure gouvernance des ressources halieutiques ».
    
Notons qu’en terme d'amélioration de gestion des ressources et écosystèmes marins, le WWF appuie les communautés de pêcheurs dans i) la mise en place de réserves de poulpe, ii) la promotion d’une pêche plus sélective avec des captures ayant une plus haute valeur commerciale et iii) l’adoption de pratiques réduisant les impacts sur les écosystèmes et les      pertes post-capture (ex : utilisation de palangres, transformation des produits de la pêche, production de glace pour la conservation des produits).