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Et si on commençait par honorer nos propres engagements

“Nous n’atteignons pas nos objectifs mondiaux”. C’est l’une des alertes lancées par le Living Planet Report 2024.

Et pourquoi les atteindrions-nous quand nos engagements restent, la plupart du temps, au stade des promesses, et quand nos actions tendent plus vers le “m’as-tu vu” que vers des résultats concrets et palpables? 
 
Le monde s’est engagé à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C dans le cadre de l’accord de Paris, mais à ce rythme, la moyenne mondiale de cette augmentation devrait plutôt être de 3°C d’ici à la fin du siècle, martèle le rapport. Cela générerait évidemment et “inévitablement de multiples points de basculement catastrophique”, souligne encore le LPR 2024. 
 
Nous aimons nous dire, dans nos pays, que nous ne contribuons que très peu à ces bouleversements alors que nous en sommes les premiers à en subir les conséquences. Sécheresse, inondations, et j’en passe. Mais tant que nous continuons à tergiverser sur les solutions, nos contributions au changement climatique vont en s’aggravant. 
 
Si les discours et les promesses en faveur de l’énergie propre et de l’énergie renouvelable pouvaient se transformer dès leur prononcé, nous aurions pu nous targuer depuis longtemps de figurer parmi ceux qui contribuent à maintenir l’équilibre. Sauf que nos engagements tardent à se concrétiser et à se transformer en action. Et ce n’est même pas seulement parce que nous n’avons pas les ressources de les mettre en oeuvre ni parce qu’on ne nous donne pas les moyens financiers de les réaliser. 
 
Nous trouvons toujours mille et une raisons pour expliquer pourquoi nous continuons à importer autant de fuel lourd et de gasoil pour produire notre électricité, pour faire rouler nos véhicules, pour faire tourner nos industries. Mille et une raisons pour justifier que les arbres de nos forêts soient surexploitées pour nous servir de combustible. Mais avons-nous une seule bonne raison à donner à nos enfants quand ils vont nous demander pourquoi avons-nous failli à nos engagements ? Avons-nous seulement un argument valable à aligner pour dire pourquoi nous avons laissé les choses se dégrader, le pire arriver, l’évitable se produire ?
 
Ce ne sont pourtant pas les solutions qui manquent. Les initiatives pour sauver la planète des catastrophes qui la menacent sont nombreuses. Des petits gestes au quotidien initiés par des citoyens engagés jusqu’aux grands projets structurants menés par des entrepreneurs responsables. En passant par ces combats incessants portés par des organisations militantes. Des actions que nous gagnerions à soutenir, pas forcément à coup de dollars et d’euros, mais à travers des actions de facilitation, des activités de vulgarisation, des coups de main et des conseils mais aussi des paroles tenues, des engagements honorés, des signatures respectées.
 
Par Lova Rabary-Rakotondravony
Rédactrice en chef de 2424.mg
Correspondante de BBC Afrique et de Reuters
Présidente de Actions Médias Francophones Madagascar (AMFM)