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COP29 : Entre avancées et défis persistants pour l’action climatique mondiale

Après deux semaines d’intenses négociations, la 29e Conférence des Parties à la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques – UNFCCC COP29, s’est achevée sur un accord décisif de : i) tripler le financement de l’action climatique pour les pays en voie de développement, à 300 milliards de dollars par an d’ici 2035, et ii) assurer la collaboration de tous les acteurs afin d’augmenter le financement aux pays en voie de développement, à partir de sources publiques et privées, pour atteindre un montant de 1300 milliards de dollars par an d’ici 2035.

Un accord de financement climatique, qui, cependant, est loin de répondre aux besoins des pays en développement. Pour l’Afrique qui est l’une des régions les plus touchées par les impacts climatiques (sécheresses extrêmes, cyclones intenses, inondations meurtrières), « sans financement adéquat, les communautés du continent restent vulnérables face à une crise climatique grandissante. C’est un signal d’alarme. Les nations africaines et les dirigeants mondiaux doivent exiger des engagements significatifs pour apporter les changements transformateurs dont le monde a besoin. L’Afrique, qui nécessite 2,8 trillions USD d’ici 2030 pour les efforts d’adaptation et d’atténuation, risque d’être laissée pour compte sans engagements clairs et sans mécanismes financiers innovants » a rapporté WWF Afrique. L’objectif de la COP29 visant à mobiliser 1.3 trillion de dollars pour les pays en développement d’ici 2030 reste floue, offrant peu de garantie quant à sa réalisation, appelant les pays développés à dépasser leurs engagements financiers actuels et à mettre en œuvre des solutions innovantes.
 
Néanmoins, cette COP29 est parvenue à des accords sur les marchés du carbone qui aideront les pays à mettre en œuvre leurs actions climatiques, plus rapidement et à moindre coût, et à progresser plus vite dans la réduction de moitié des émissions mondiales au cours de cette décennie. Pour Madagascar, elle aura été marquée par le lancement de la coalition G zéro, réunissant quatre pays engagés dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la préservation de la biodiversité : Madagascar, le Suriname, le Bhoutan, et le Panama. Ces nations dites « Carbone négatif » se distinguent par leur capacité à capturer plus de carbone qu’elles n’en émettent. Cette coalition ne se résume pas à une simple déclaration d’intention, mais bien à une coopération ambitieuse visant un partage de savoirs et un renforcement des actions pour protéger les forêts, les océans et la faune.
 
Des séries de discussions parallèles ont notamment mis l’emphase sur les perspectives autour du carbone bleu, cette capacité exceptionnelle des écosystèmes marins et côtiers tels que les mangroves, les herbiers marins, les marais salés, à stocker approximativement 10 fois ou plus par m3 de carbone que les écosystèmes terrestres. Un allié de taille dans la lutte contre le changement climatique. Des projets de conservation et de restauration des « écosystèmes de carbone bleu » seront d’ailleurs soutenus pas WWF Madagascar dans la zone marine protégée de Nosy Hara, dans la région Diana, avec le financement du gouvernement du Canada, par l'intermédiaire d'Affaires Mondiales Canada (Global Affairs Canada). Pour Fenohery Rakotondrasoa, Directeur de conservation de WWF Madagascar : « une mise en œuvre à plus grande échelle, à plus long terme, avec davantage de ressources, est requise face aux défis auxquels les écosystèmes marins et côtiers sont confrontés. Nous devons mettre en place une approche paysage intégrée incluant les bassins versants, les hautes terres, les zones côtières ».