Capitaliser le DINA dans la gestion durable des mangroves de Manambolo tsiribihina

Posté le 10 décembre 2024

Dans le cadre de la politique forestière malgache, la gestion communautaire des ressources naturelles repose sur un principe fondamental : « responsabiliser les communautés locales ».

Cette approche consiste à déléguer aux communautés certaines missions de conservation des ressources forestières, leur conférant ainsi le rôle central dans la gestion durable de leur patrimoine naturel. Ces responsabilités s’inscrivent dans des contrats de gestion communautaire, établis pour trois ans et renouvelables pour cinq ou dix ans. Après plusieurs années de mise en œuvre des contrats de gestion communautaire, des bonnes pratiques adaptées aux contextes locaux ont émergé au fil du temps. Ces bonnes pratiques demeurent souvent méconnues et non partagées, limitant leur diffusion et leur adoption au sein d’autres communautés.

Le principe de participation active de toute la communauté à la gestion des ressources naturelles favorise une véritable appropriation des enjeux de conservation. Ce principe constitue une solution durable pour promouvoir un développement harmonieux, où la vie humaine coexiste en équilibre avec la nature. Pour adresser le manque d’échanges, WWF a initié un travail collectif pour identifier et partager les bonnes pratiques de gestion communautaire au niveau du paysage Manambolo-Tsiribihina, à Morondava, région Menabe, en mettant un accent particulier sur l’application du Dina (une règlementation traditionnelle et communautaire) et la mise en œuvre de l’outil du plan d’aménagement et de gestion des zones gérées.

En novembre, un atelier a réuni des représentants des communautés de base, des chefs fokontany, des membres des comités de mise en application du Dina, des représentants de districts et de la préfecture, ainsi que des représentants de la Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable et du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable. Cet événement a permis aux participants de partager leurs expériences locales, en lien avec le respect des droits des communautés et leurs rôles actifs dans la gestion de leurs ressources naturelles.
Donnant, Chef fokontany d’Ankevo Sur Mer, dans la commune de Belo sur Mer, a fait part de son expérience en matière d'application du Dina au sein de sa communauté : « Récemment, une personne a été surprise en train d’utiliser un engin de pêche destructif. Le comité de gestion l’a convoquée pour discuter de l’infraction et a transmis l’information aux autorités locales. Suite à cette infraction, une amende a par la suite été appliquée »

Lors des travaux de groupe axés sur la valorisation des structures traditionnelles, des échanges entre les communautés ont permis de partager des expériences enrichissantes. Pour la communauté de base "Analamaintso tsy ho gnanolo" du fokontany de Kivalo, il a été souligné que la valorisation de la structure traditionnelle a aidé à renforcer les actions de sensibilisation, à appliquer efficacement le Dina et à garantir le respect des règles de gestion communautaire. Pour la communauté de base « Tahio ny antena » du fokontany de Tsianaloka, la participation pleine et inclusive, en particulier l’intégration des femmes dans le comité, a été mise en avant comme un élément essentiel pour assurer la mise en oeuvre efficace du Dina, tout en renforçant la légitimité et l’impartialité de ce processus.