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Engagement féminin au service des communautés et des récifs de Nosy Hara

Les femmes tiennent une place prépondérante dans l’aire marine protégée de Nosy Hara et ses environs. Très actives et engagées, elles sont le cœur vibrant du développement de leurs communautés. En 2021, vingt-huit d’entre elles ont fondé une association dénommée FI.VE.MA.HI.NOHA ou Fikambanan’ny Vehivavy Mamiratsa Hiaro ny Nosy Hara (en français : Association des femmes brillantes pour la protection de Nosy Hara). Toutes originaires du village d’Ampasindava, ces femmes se sont unies pour servir leur communauté et la nature, tout en améliorant leur subsistance. « Cette association est la fierté des femmes d’Ampasindava car elle nous permet d’aider nos semblables » a partagé Madame Sidonie, conseillère auprès de l’association.
 
A travers l’association, ces vingt-huit femmes participent aux actions sociales aux côtés des villageois telles que le reboisement de mangroves, le nettoyage de plage, ou encore la conservation et la protection du parc Nosy Hara avec Madagascar National Parks (MNP) et WWF. Concrètement, leur travail de conservation consiste à surveiller et interpeller les éventuels auteurs de délits : coupe illégale de bois de mangrove, collecte illégale de tortue marine, activité de pêche en période de fermeture qui pourrait nuire à la croissance des juvéniles, ainsi que toute exploitation nocive aux récifs. Les femmes patrouillent sur la rive tandis que les hommes sillonnent la mer. Et enfin, elles assurent le service de restauration pour les touristes et les guides de passage à Ampasindava et les paquebots qui y viennent jeter l’ancre. 
 
Les femmes produisent et vendent également du poisson séché pour générer du revenu et offrir de meilleures conditions de vie à leur foyer. Une partie des recettes est directement reversée dans la caisse de l’association. L’autre partie est répartie entre les membres qui ont contribué à l’activité, généralement à hauteur de 20 000 Ar (environ 4,5 dollars) par personne pour leur subsistance. La production est assez aléatoire car elle dépend majoritairement de la quantité de poissons collectée auprès des pêcheurs. Or, la pêche est aussi conditionnée par la météo qui peut limiter les sorties en mer. En moyenne, elles arrivent à collecter 30 à 40 kg de poissons par semaine, quand la pêche est bonne. Quand elle l’est moins, elles n’obtiennent que 5 kg. « Nous envisageons de louer une pirogue avec un pêcheur pour nous apporter le poisson afin qu’on puisse obtenir environ 150 kg, que l’on pourra transformer. Pour optimiser notre production, nous aimerions aussi acheter du matériel auprès des coopératives » a confié Madame Sidonie.
 
L’association porte bien son nom car elle fait briller les femmes, leur permettant d’asseoir leur légitimité au sein de la communauté. « Nous ne cessons d’encourager les femmes du village à nous rejoindre. Nous sommes cinq à le faire. D’ailleurs, les femmes ne sont pas uniquement actives au sein du FI.VE.MA.HI.NOHA mais aussi dans les associations de jeunes, de la Communauté Locale de Parc (CLP) ou du Groupe d’Épargne Communautaire (GEC). Le village se réjouit de voir les femmes aussi engagées pour le développement local. Nous remercions le WWF pour leur soutien notamment la dotation d’équipements et de tenues pour accueillir les visiteurs » conclut Madame Sidonie.