What would you like to search for?

Nos Nouvelles

Changement climatique et écosystèmes : comprendre le problème et la solution

Les événements climatiques des dix dernières années n’ont pas été des plus cléments. Comment expliquer ce phénomène d’intensification des catastrophes naturelles ?

Les saisons cycloniques semblent interminables avec des cyclones qui deviennent de plus en plus intenses, pour ne citer que Batsirai, Cheneso ou Freddy dont l’impact a engendré des dégâts considérables dans plusieurs régions côtières, affectant quelques centaines de milliers de personnes. Freddy, le dernier en date, a d’ailleurs battu les records en termes de longévité. Le milieu naturel dans le Grand Sud revêt une tout autre forme, marquée par une sécheresse prolongée due aux précipitations de plus en plus rares, et qui a atteint un pic en 2021, la plus extrême en 40 ans, laissant plus d’un million de personnes en proie à une grave insécurité alimentaire. 


Comment expliquer ce phénomène d’intensification des catastrophes naturelles ? Le dernier rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) publié le 26 mars 2023, maintient l’alerte et met l’emphase sur la hausse alarmante de la température de la surface du globe qui atteindra 1.5°C dès le début des années 2030. Ce 6e rapport d’évaluation sera la base scientifique principale pour le premier bilan mondial de l’accord de Paris, qui aura lieu lors de la COP28 à Dubaï à la fin de l’année 2023. Il faut savoir qu’un réchauffement planétaire de plus de 1.5°C risquerait de provoquer des dérèglements climatiques dramatiques, dont certains seraient irréversibles pendant des siècles voire des millénaires, et qui se caractériserait entre autres par des températures extrêmes, des précipitations intenses et des sécheresses sévères. 


Face à ces perturbations, les écosystèmes détiennent un rôle vital. Proposé en 1935 par le zoologiste Arthur George Tansley, le terme « écosystème » désigne un ensemble de dynamique où des organismes vivants interagissent entre eux et avec leur milieu. Ces écosystèmes sont le berceau d’innombrables espèces animales et végétales marins et terrestres et fournissent des services écosystémiques essentiels à la survie de l’humanité principalement les moyens de subsistance, la protection contre les catastrophes naturelles (inondations, érosion du sol…), le stockage du carbone et la régulation du climat. 


Cependant, à long terme, ces écosystèmes fragilisés et dégradés par la pression des activités humaines perdront progressivement leur capacité à protéger du changement climatique. La surexploitation, la gestion non durable des ressources, la déforestation sont autant de pratiques qui entravent le bon fonctionnement des écosystèmes. De plus, l’ère de l’industrialisation avec son lot de carbone a grandement amplifié l’effet de serre et ainsi contribué à la hausse accélérée de la température. 


Dans ce schéma du changement climatique, nous apercevons une tendance d’autodestruction de l’homme, principal acteur du changement climatique, en amont et en aval. Pourtant ce phénomène n’est pas nouveau mais les risques d’aggravation augmentent, toujours selon le rapport du GIEC. La question pourrait certainement se poser quant aux impacts des nombreuses initiatives de conservation face au changement climatique à travers le monde. 


De nombreux défis peuvent freiner les actions de conservation. La pauvreté et la migration en masse des « réfugiés climatiques », qui rajoute une pression sur l’exploitation des ressources naturelles, figurent parmi les défis majeurs. A cela s’ajoute, la corruption et le trafic accrus liés à cette pauvreté et à une mauvaise gouvernance mais également le manque, voire l’absence de connaissances de la population sur les enjeux environnementaux. Une tendance à l’appauvrissement du capital naturel alimenté par l’appât du gain où la valeur monétaire des écosystèmes et de la biodiversité prône sur leur valeur intrinsèque. Divers facteurs externes qui évoluent à une vitesse qui excède souvent celle à laquelle les solutions sont implémentées. En outre, la mise en œuvre desdites actions requiert une coordination et une coopération étroite et interdépendante entre les organisations de conservation, les organes gouvernementales et d’autres parties prenantes, qui représente également un défi en soi. Notons aussi que les écosystèmes font partie intégrante de la biodiversité et reconstituer une biodiversité, aussi riche que celle de Madagascar, perdue au cours des deux derniers millénaires, nécessiterait 3 à 23 millions d’années selon Steven M. Goodman, biologiste américain et spécialiste de Madagascar. 


La perte des écosystèmes menace ainsi l’humanité et la nature, les laissant subir les effets du changement climatique. Des écosystèmes sains et productifs permettraient pourtant de bénéficier les populations des multiples avantages environnementaux, économiques et sociaux qu’ils procurent. En conclusion, la nature, notamment à travers des écosystèmes, est la solution pour atténuer les effets du changement climatique.