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Nos Nouvelles
Entretien avec Lalaina Rakotonaivo, en charge de la petite pêche : « la mangrove est un écosystème productif »
Les secteurs pêche et aquaculture (pêche en mer et en eau douce) ont produit au total 130,725 tonnes en 2019 (Rapport de l’OEPA, Novembre 2020). 63% de cette production est issue de la petite pêche et de la pêche artisanale. Elles représentent à l’exportation 575 milliards d’Ariary. Les ressources halieutiques contribuent à 9,72 milliards d’Ariary aux recettes non fiscales de l’Etat. La dernière enquête cadre nationale élaboré en 2012 du ministère en charge de la pêche a recensé 2 531 villages de pêcheurs. Les régions de Diana et de Sava occupent la première place avec respectivement 338 et 247 villages de pêcheurs. La population des ménages pêcheurs représente 45% de la population totale habitant les villages de pêcheurs. (Enquête cadre nationale 2011-2012)
2. Pourquoi doit-on exploiter les ressources halieutiques de manière durable?
Le développement des pêcheries peut diminuer l’abondance des ressources exploitées si les activités de pêche ne se pratiquent pas de manière durable. Les récifs et autres habitats marins sont également menacés de destruction par ces pratiques non durables. Cette situation contribue aussi à la surexploitation, d’où l’épuisement des stocks, qui pourrait affecter (i) l’économie du pays (ii) les conditions de vie des communautés côtières qui dépendent des ressources marines pour survivre (iii) et la dynamique des écosystèmes. Ceci, puisque les interactions entre les ressources et les écosystèmes dans lesquels elles se trouvent seront modifiées.
3. Comment assure-t-on la gestion durable des ressources halieutiques ?
La gestion des ressources marines nécessite une prise de conscience collective. Toutes les parties prenantes sont concernées et chacun doit apporter sa contribution pour y arriver. Pour WWF particulièrement, les communautés locales sont l’élément majeur dans cette gestion des ressources marines puisqu’elles apportent des connaissances sur un milieu qu’elles connaissent très bien. A cela s’ajoutent les expertises et connaissances scientifiques utiles aux décideurs pour la prise de décisions.
Les communautés gestionnaires de ressources marines, regroupées dans le réseau MIHARI gèrent plus de 80 aires marines gérées localement(LMMA). WWF fait partie des organismes qui leur apportent un soutien technique en gestion durable des ressources, en collaboration avec les autorités et le secteur privé. Cependant, tous les acteurs intervenant dans le milieu marin (opérateurs touristique, producteurs d’algue, opérateurs pêche…) interviennent pour cette gestion durable. Avec les associations communautaires , ils sont chargés de définir les meilleures stratégies pour conserver la biodiversité marine tout en assurant une production suffisante pour la population, l’exportation, le marché de ressources halieutiques.
4. A quoi sert la collecte de données? Et comment le faire?
La collecte de données se fait beaucoup avec les communautés locales, mais aussi avec des chercheurs spécialistes et/ou à travers des agents du ministère en charge de la pêche.
L’objectif de la collecte de données est d’avoir des informations à jour et réelles, utiles à la prise de décision. Elle sert aussi à apporter des éléments d’informations sur le niveau et la tendance d’exploitation des ressources marines. Enfin, la collecte de données est importante pour cadrer et mettre en place des mesures de gestion plus efficaces.
Avec les communautés locales et ses partenaires, WWF a commencé à opérationnaliser le système de suivi et de collecte de données sur la petite pêche (activité de pêche réservée aux personnes physiques, pratiquée dans les eaux sous juridiction malagasy à l’aide d’embarcations motorisées inférieure à 15 CV, et d’embarcations non motorisées ou à pied.) en 2012
La collecte de donnée se fait à l’aide de fiches de collecte, mais avec l’avancée de la technologie, WWF a expérimenté l’utilisation de Smartphones avec une application mobile, le « Survey 123 ». Au total, WWF travaille avec 140 collecteurs de données qui font le suivi de capture de la petite pêche dans 52 sites répartis dans ses paysages marins prioritaires à Diana, Menabe/Melaky et Atsimo Andrefana.
5. Quelques mots sur les mangroves et les ressources halieutiques issues des mangroves?
Il faut savoir que l’abondance des ressources halieutiques dépend de l’état de santé et de l’intégrité des écosystèmes marins et côtiers. Les mangroves sont à la fois habitat, zone de pêche et zone de nurserie pour certains produits comme les crabes, les crevettes et les poissons. Malheureusement, la dégradation de la mangrove causée par les activités humaines (exploitation incontrôlée pour le bois de chauffe, conversion en rizière, changement climatique…) a des effets très significatifs sur la dynamique de cet écosystème et sa productivité. Une meilleure gestion de cet écosystème contribuera d’abord à améliorer la condition de vie des communautés locales qui gagnent leur vie à travers l’exploitation des ressources halieutiques (crabes, crevettes, poissons). Puis, cette meilleure gestion assure le maintien des diverses fonctions écologiques et surtout une fonction de support d’activités culturelles et touristiques. En bref, « la mangrove est un écosystème productif. »
Il est donc décisif de maintenir les propriétés des mangroves et de mettre en place une stratégie de gestion de cet écosystème afin d’assurer sa productivité, sa fonction bioécologique et son intégrité.
Pour illustrer cette productivité, voici un exemple : la collecte de données dans la Baie d’Ambaro, au nord-ouest de Madagascar a évalué 6.95 kg de crabes capturés dans les mangroves par pêcheur par sortie en 2019. Avec les techniques de pêche durable, en 2020, chaque pêcheur a capturé 9.58 kg par sortie en 2020.