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La vanille de Madagascar, produite durablement aux pieds des forêts humides

La fameuse vanille de Madagascar, principale source de revenus des communautés de la région SAVA, reconnue mondialement pour sa qualité et son goût est un produit communautaire.

Derrière l’odeur particulière que nous sentons dans les parfums ou les desserts, il y a un producteur, une famille, une communauté très impliquée dans la préservation des forêts humides ; car pour fournir cette qualité de vanille réputée, il faut des forêts en bonne santé.

Rozafy Rasoaniriana, 47 ans, est productrice de vanille depuis 10 ans dans les forêts d’Andrafainkona, à 100 km de Vohémar.
Avant, Rozafy produisait du riz, une partie pour l’auto consommation et une autre pour vendre dans les marchés de la commune d’Andrafainkona ; mais elle ne vivait pas aisément. A côté, quelques connaissances de Rozafy avaient amélioré leur revenu, grâce à la production de vanille, ce qui l’a persuadé. 10 ans après sa première plantation, ses revenus se sont nettement améliorés. Mais pour que cela dure, elle doit beaucoup faire attention à son mode de production et elle a besoin de la contribution de tous pour préserver les forêts humides, indispensables à une bonne culture de vanille. En effet, un sol et un climat sec nuit aux cultures de vanille. C’est la raison pour laquelle elle est plantée dans les hautes terres du nord de Madagascar, où le climat et le sol sont généralement humides. «Si ces forêts venaient à disparaître, la filière vanille peut disparaître, on ne peut pas planter sur du sol sec car elle a besoin de beaucoup d’eau et d’ombre ; les forêts nous sont indispensables » selon Rozafy.
C’est la raison pour laquelle elle a également décidé d’intégrer l’association communautaire « Andrafainkona Miaro Tontolo Iainana » ou AMTI, appuyée de près par WWF ; pour contribuer directement à la sensibilisation de ces pairs sur l’importance des forêts et pour préserver durablement les forêts humides de cette zone,  indispensables à leur survie et leur bien-être.

Les techniques de production de vanille au sein de cette association communautaire sont pensées pour être adaptées au changement climatique et au marché de la vanille.  « Avec des techniques traditionnelles, la plantation de vanille n’est plus productive au-delà de 5 ans, ce qui amène les producteurs à trouver et défricher une autre parcelle. Alors, pour éviter la déforestation, nous avons mené plusieurs études et avons adapté les techniques pour qu’elles soient durables, sur la même parcelle » explique Herizo, de Helvetas, chargé de l’accompagnement technique des producteurs de vanille. Les maladies et les insectes sont les principales menaces pour les champs de vanille ; pour y remédier, les producteurs ont été formés à la plantation de neem, une plante insecticide, et à la plantation de diverses herbes qui retiennent l’humidité aux alentours de la vanille plantée. Parmi les techniques durables, l’alignement des cultures pour faciliter la circulation du vent ou de l’eau est aussi vulgarisé chez les producteurs. Les producteurs sont aussi accompagnés dans le processus d’accès aux marchés pour que cette source de revenu qu’est la vanille soit pérenne, régularisée et rentable pour toutes les parties prenantes.

A la source d’une bonne productivité de vanille, les forêts humides, que nous célébrons tous les ans, le 22 juin, doivent faire l’objet d’une bonne gouvernance et du maximum de protection pour la survie des communautés et de la nature.