Reboiser pour durer : Madagascar n'attend plus que nous !

Posté le 24 janvier 2023

Inciter et conscientiser chaque citoyen par des actions de sensibilisation pour ainsi créer le sentiment de devoir envers le pays. Mais la réalité d’aujourd’hui est que le reboisement est devenu vital pour la survie de la biodiversité mais aussi de la nôtre.

Du temps de la deuxième république, entre 1978 et 1990, le reboisement était un devoir pour chaque citoyen, et faisait partie de ce qu’on appelait le Service National.
Après cette période, l’appel au reboisement fut tributaire d’une tout autre stratégie : celle d’inciter et non plus d’obliger. Inciter et conscientiser chaque citoyen par des actions de sensibilisation pour ainsi créer le sentiment de devoir envers le pays.
Mais la réalité d’aujourd’hui est que le reboisement est devenu vital pour la survie de la biodiversité mais aussi de la nôtre.

Différents facteurs peuvent mener à l’échec d’un reboisement tels que le non-respect du calendrier des pluies, les feux de brousse ou le non entretien des jeunes plants. Il est essentiel de garantir des résultats concrets et durables afin que la mobilisation des citoyens à reboiser ne devienne une simple action de routine : il faut reboiser pour durer!

Combien de fois avons-nous reboisé pour revenir l’année suivante et découvrir que tous les plants ont été brûlés ou sont morts ? Pour cela, assurons-nous que les conditions favorables à la réussite du reboisement soient réunies.

Selon Rina Andrianarivony, Senior Forest Officer du WWF à Madagascar, voici des conditions essentielles pour un reboisement efficace et durable :

Les jeunes plants devraient atteindre 20 à 30 cm avant de pouvoir être plantés sur les sites de reboisement
Creuser un trou de 40 cm³ pour un arbre de taille moyenne et un trou de 1m³pour un arbre fruitier
Faire un sarclage, procédé qui consiste à couper les herbes indésirables présentes afin que la plante grandisse
Installer un pare-feu pour sécuriser les arbres des feux de brousse, généralement au mois de mai
Et bien évidemment avoir des pluies conséquentes
Le suivi de la poussée et le désherbage après quelques mois pour s’assurer que la plante continue de grandir.

Et l’action ne se limite pas à la plantation. La garantie de la réussite d’un reboisement dépend également de plusieurs autres facteurs plutôt liés à l’environnement externe :

Un engagement à long terme : la préparation, l’entretien, le suivi et la gestion durable des parcelles reboisées
La complémentarité du reboisement avec les autres activités avoisinantes au niveau des paysages ciblés telles que l’agriculture, la qualité des sols, la biodiversité…
La prise en compte des contraintes, demandes et besoins locaux pour impliquer durablement les communautés
Une forte implication locale : assurer une planification et une mise en œuvre participative et inclusive avec les communautés, acteurs, autorités…
Un effort de sécurisation foncière : les investisseurs et les participants locaux ne devraient pas être dépossédés des fruits de leur travail pour des raisons foncières
Assurer la formation de l’ensemble des intervenants : doter les concepteurs, les acteurs locaux, les communautés et le public, des compétences, savoirs et connaissances nécessaires
Assurer une approche coordonnée : les acteurs de la reforestation (administration et autorités locales, ONG, société civile, secteur privé…) devraient coordonner, partager leurs connaissances et les bonnes pratiques pour la résolution des points bloquants au niveau local et national
Faire bon usage des acquis : valoriser les expériences passées

Si le reboisement revenait juste à planter des arbres, nous resterions bien loin des objectifs de reverdir Madagascar. Nous sommes encouragés à continuer le suivi de la poussée de nos plants pour que notre engagement soit durable. Selon le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), 68% des jeunes plants mis en terre durant la campagne de 2022 et qui ont été suivis ont poussé.

Rappelons que la campagne nationale de reboisement sera officiellement lancée le 28 janvier 2023 dans le District de Vatomandry, à Ilaka-Est. Madagascar n’attend plus que nous !