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Les ancêtres et les esprits bénéficieront également des services rendus par les forêts de mangroves.

Aussi longtemps que les rituels ancestraux se transmettent de génération en génération, la conservation devient beaucoup plus efficace et durable. En réalité, la conservation et la culture sont deux domaines qui peuvent aller ensemble.

Incroyable ! Les peuples de Kivalo, surtout les « Olobe » (les plus âgés et respectés du village) pratiquent des cultes rituels appelé « Mamaha rano »  qui rendent hommage  aux ancêtres et aux peuples de la mer : esprits, sirènes, baleines, etc. à chaque début de saison. Au pied du « Kilibe » (vieux tamarinier) et au bord de la mer, ils appellent les esprits et donnent du « Tohamena » (vin rouge) et du rhum de miel comme offrandes aux ancêtres, du coca-cola ou de la limonade aussi pour les enfants « abritant » des esprits. Le miel a été choisi par les ancêtres auparavant grâce à sa douceur et sa valeur et il a été récolté dans la forêt de mangrove. Désormais, l’association « Mamin’ala » possède dix ruchers et n’a pas besoin de récolter le miel dans la forêt. Au moment de l’extraction du miel, un des ruchers est confié à l’un des Olobe pour la préparation des rituels. Il demande aux ancêtres et esprits de la protection et de la bénédiction pour avoir en abondance des ressources halieutiques. Selon ce qu’on appelle « Mangataka Ay » ou demander de la vie par les esprits, ils prient aux ancêtres et aux esprits d’épargner leur vie en cas de non-respect involontaire des tabous.

Les rituels ancestraux constituent une des raisons qui motive les villageois à pratiquer l’apiculture moderne et à conserver les forêts de mangroves. Thomas, un ranger et président de l’association « Mamin’ala », raconte que : « Le miel nous procure d’autres revenues que la pêche, mais le plus important, une part du miel sera réservée aux rituels ancestraux pour avoir de la bénédiction et même  les « Olobe » des villages voisins viennent acheter du miel chez nous. Le miel sauvage devenait rare avant que le VOI (Communauté de Base) ait pris l’initiative de  protéger la forêt de mangrove». En réalité, les rituels se transmettent de génération en génération et représentent un moyen de conservation efficace et à long terme.

Les forêts de mangrove ont des rôles importants non seulement pour les communautés côtières mais aussi pour la planète toute entière. Les services culturels  occupent 7% des services écosystémiques rendues par les forêts de mangrove.
Marcia Josimelle Ravaonorosoa, volontaire Explore! à Manambolo Tsiribihina.