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Our News
Le trafic de nos espèces: Prenons nos responsabilités pour que justice soit faite !
Le 10 avril dernier, une saisie de 9.888 tortues radiées a été effectuée à Betsinjake, Toliara II. Cette saisie est la plus importante jamais effectuée dans les annales du trafic de cette espèce endémique de Madagascar.
Le 10 avril dernier, une saisie de 9.888 tortues radiées a été effectuée à Betsinjake, Toliara II. Cette saisie est la plus importante jamais effectuée dans les annales du trafic de cette espèce endémique de Madagascar. A titre de comparaison, un rapport de TRAFFIC – le programme conjoint de WWF et de l’UICN pour lutter contre le commerce illégal des espèces sauvages – sorti en 2015, fait état de 11,363 tortues radiées saisies entre 2000 et 2014 !
La tortue radiée est une espèce endémique du sud et du sud-ouest de Madagascar. Dans les années 1990, la population de cette espèce était estimée à 12 millions d’individus, pour passer à 6 millions en 2013 et l’on estime qu’actuellement, il n’y aurait plus que dans les 3 millions d’individus dans la nature. La principale raison de ce déclin vertigineux est la collecte pour le commerce local et international. La viande de tortue est malheureusement très appréciée dans certaines parties du pays alors que les motifs rayonnés de sa carapace, et le fait que ce soit un animal rare, en font un objet de convoitise des collectionneurs du monde entier. La tortue radiée est classé sur la liste rouge de l’IUCN comme « critiquement en danger » et fait partie de l’Annexe I de la Convention sur le Commerce International des Espèces Sauvages (CITES), de plus elle fait partie des animaux bénéficiant du plus haut niveau de protection dans notre législation. Selon la loi en vigueur, les sanctions applicables aux auteurs d’infractions liées à la possession, au transport, à la commercialisation de cette espèce vont de 4 à 20 ans de prison et les amendes de 100 à 400 millions d’ariary.
Malgré cela, les tortues continuent à être saisies dans les aéroports, les véhicules particuliers, les taxi-brousse, les maisons, même dans des cercueils…Comme quoi le poids de la loi est bien léger que ce soit du côté de ceux qui ont la responsabilité de la faire appliquer comme du côté de ce qui ne craignent même plus de la violer.
La saisie du 10 avril 2018 a été possible grâce à la vigilance, la diligence et l’engagement d’un réseau d’acteurs constitué en 2017, et formé par la société civile, la direction générale de l’environnement, de l’écologie et des forêts, le WWF, le MNP, le service de communication de Tuléar, le tribunal de Toliara, la région Atsimo Andrefana, la Police et la Gendarmerie et la direction régionale des mines et appuyé par le BIANCO.
Je les félicite de tout cœur, et je remercie toutes les personnes et organisations qui ont contribué à ce coup de filet sans précédent. Je remercie aussi toutes les personnes de bonne volonté, et les organismes de conservation, en particulier le Village des Tortues d’Ifaty et Turtle Survival Alliance, qui ont aidé dans l’accueil et l’administration des soins aux animaux. Les tortues sont actuellement à l’abri mais plus de 600 sont mortes suite aux maltraitances qu’elles ont subi.
Cette saisie du 10 avril 2018 révèle clairement l’existence d’un réseau organisé, à grande échelle de commerce illicite de tortues radiées. En effet, on n’amasse pas près de 10.000 tortues du jour au lendemain, et il semble également peu plausible qu’on ait envisagé d’en écouler autant dans les gargottes de Toliara ni même de Tana. Une telle quantité d’animaux nécessite une organisation planifiée, des moyens humains et logistiques conséquents.
J’en appelle à tous les responsables à tous les niveaux, qu’ils et elles prennent leurs responsabilités pour que justice soit faite, que les commanditaires d’un tel trafic soient identifiés, poursuivis en justice et sanctionnés selon la législation en vigueur. Que la sanction soit maximale et exemplaire, pour qu’une telle abomination ne se répète plus jamais.
Nanie Ratsifandrihamanana
Directeur WWF Madagascar

© WWF Madagascar
Tortue radiée

© WWF Madagascar
Une espèce endémique