Madagascar : Vers la gestion communautaire des ressources naturelles dans le corridor forestier Ranomafana – Andringitra

Posted on 26 April 2006
Ankarimbelo est situé dans l'une des grandes régions productrices de café de Madagascar. La culture sur brûlis constitue un grand fléau dans la région.
Le village d'Ankarimbelo
© WWF-MWIOPO/S. Rafiadana-Ntsoa
Andringitra et Ranomafana: Deux sanctuaires de la biodiversité

Le Parc National d’Andringitra, d’une superficie de 31.160 ha, où culmine le Pic Imarivolanitra à 2658 m, est l’un des trois massifs de haute montagne de Madagascar. La grande variété de types de végétation au sein du massif de l’Andringitra a généré une multitude d’habitats et de micro-habitats qui abritent une faune d’une grande richesse, dont 13 espèces de lémuriens, 106 espèces d’oiseaux, ou encore 57 espèces d’amphibiens. Le Parc National d’Andringitra renferme environ 50 pour cent des mammifères non-volants connus à Madagascar.

Le Parc National de Ranomafana, d’une superficie de 43.000 ha, est devenu célèbre depuis 1986 par la découverte d’une nouvelle espèce de lémurien Hapalemur aureus qui, en grande partie, est à l’origine de la création du parc.

Les hommes et leur quotidien

Les populations dans la zone du corridor sont majoritairement sont des agriculteurs sédentarisés ou itinérants ainsi que des éleveurs de bovins. La diversité des acteurs dans les secteurs de l'agriculture et de l'élevage a induit une multitude de pressions anthropiques qui varie en grandeur et en intensité d’une région à une autre.

Dans les zones d’intervention du Projet mené par le WWF en coopération avec les collectivités locales, en particulier sur le front Est, les effets liés à la pauvreté a amené les communautés vers une dépendance accrue sur les ressources naturelles. Une telle situation a, d’une façon générale, engendré des comportements qui sont devenus des pressions permanentes sur les ressources naturelles. La forêt a été détruite en grande partie par des activités illégales d’exploitation et des feux incontrôlés.

La riziculture est l’activité agricole de base à laquelle s’ajoute la culture du café qui est toutefois en net recul en raison notamment de la vieillesse des plants et de la baisse continue des cours mondiaux. A l’heure actuelle, de nombreuses familles de la région transforment tout ou une partie de leurs champs de café en rizières, avec ce que cela suppose d’action en terme de maîtrise de l’eau. Une vaste action de renouvellement des plants de caféiers est aussi en court. L'élevage bovin, d’une importance sociale et productive, est aussi assez développé.

Pour le secteur Est du Corridor Ranomafana-Andringitra, le WWF est opérationnel dans quatre communes rurales, dans la mise en oeuvre d'un processus qui devrait aboutir, à terme, à un transfert de gestion des ressources forestières. Toutes les activités sont menées dans un esprit de dialogue et de concertation avec les communautés de base ainsi qu'avec l'appui des autorités traditionnelles, administratives et et les élus.


Lutter contre la culture sur brûlis

Des actions spécifiques, dont l'information et la sensibilisation, sont menées contre la culture sur brûlis – tavy - véritable fléau dans la région. Les bases de développement des alternatives de production sont en place, parallèlement à l’appui aux initiatives des communes en matière de gestion des ressources naturelles : préservation de la forêt naturelle, protection et maîtrise des ressources en eau, zones de reboisement d’utilité.

Ankarimbelo est une commune rurale située dans la partie Sud de la sous-préfecture d’Ikongo. Célèbre pour sa production de café, Ankarimbelo est située à 85 kilomètres à l’ouest de Vohipeno, une des villes de la côte Est de Madagascar où ont débarqué, au XVIIIème siècle, des migrants d'origine musulmane venus de l'Arabie. Ankarimbelo subit aujourd’hui les aléas liés à la culture du café: vieillissement des plants et baisse des prix de ce produit sur le marché mondial. La production locale de riz, base de l'alimentation, est insuffisante et, de ce fait, les périodes de soudure sont très difficiles dans une région où le taux de natalité dépasse les 3 pour cent.


Ankarimbelo est situé dans l'une des grandes régions productrices de café de Madagascar. La culture sur brûlis constitue un grand fléau dans la région.
Le village d'Ankarimbelo
© WWF-MWIOPO/S. Rafiadana-Ntsoa Enlarge